A l’horizon 2015, la nouvelle directive européenne de 2006 concernant les eaux de baignade entrera en vigueur. Malgré le fait que cette directive soit plus stricte, elle n’intègre pas à son suivi les zones d’activités nautiques ni les pollutions autres que bactériologiques, imposant par ailleurs uniquement une surveillance sur des zones de baignade en période estivale. Parce que la pratique d’activités nautiques ne fait qu’augmenter tout au long de l’année sur le littoral, Surfrider estime que la santé et la sécurité de ces usagers doivent être pris en compte au même titre que celles des baigneurs.
Surfrider à la reconquête des eaux des zones d’activités nautiques
En début de saison estivale, tous les regards sont tournés vers le littoral et la mer en espérant qu’une chose : du soleil et une eau bleue ! Consciente des enjeux liés à la qualité des eaux récréatives (baignade et activités nautiques) mais également des « lacunes » réglementaires (surveillance des zones de baignade en période estivale), Surfrider a mis en place des laboratoires de suivi de la qualité des eaux littorales. Installés en Bretagne, en Méditerranée et sur la côte basque, ces laboratoires sont complémentaires des réseaux de surveillance existants. Ils permettent de constituer une base de données annualisée de la qualité des eaux, et d’en informer les pratiquants d’activités nautiques. C’est sur la base de ces données que Surfrider mène un travail de concertation avec les différents acteurs locaux pour comprendre les sources de pollution et reconquérir la qualité du milieu.
Origines de la pollution bactériologique
A l’heure actuelle, seule la pollution bactériologique témoignant d’une pollution d’origine fécale est prise en compte dans la directive relative à la qualité des eaux de baignade (2006/7/CE). Les effets de ce type de pollution sur la santé sont bien connus : gastro-entérites, otites, conjonctivites et irritations. Si dans la plupart des cas, les fortes pluies sont responsables de ce qu’on appelle communément des « déversements » ou des « délestages » au niveau des émissaires de stations d’épuration, d’autres facteurs peuvent influencer la qualité des eaux : problème de raccordement au réseau d’assainissement, rejets divers (agricoles, industriels, ..), déjections canines, etc. Effectivement, lors d’épisodes pluvieux intenses, l’apport d’eaux (usées et ruissellement) est tel que les stations d’épuration ne sont pas toujours en capacité technique de traiter l’ensemble des eaux qui seront alors rejetées directement dans le milieu. Pour bien fonctionner, une station d’épuration doit en effet être bien « dimensionnée » : cela nécessite des travaux de réflexion concertée en amont pour trouver des solutions durables (sociétale, environnementale, économique) et traiter efficacement ces apports liés à ces épisodes climatiques non prévisibles.
Surfrider un acteur incontournable dans la protection du littoral et des océans
Surfrider milite aujourd’hui pour une meilleure information du grand public et des usagers concernant ces questions afin de mieux les avertir sur les risques encourus en cas d’exposition, ainsi que pour une plus grande transparence des collectivités et des autorités de contrôle. C’est pourquoi Surfrider s’engage aujourd’hui dans une démarche concertée avec l’ensemble des acteurs locaux concernés afin d’améliorer la communication liée aux résultats eux-mêmes mais également sur les enquêtes initiées en cas de dépassement des seuils bactériologiques décrits dans la réglementation.
Enfin Surfrider intervient aux niveaux national et européen sur les nouvelles directives et lois, en étant force de proposition sur les réglementations : Directive Cadre Stratégie pour les Milieux Marins, Assises de la Mer, etc.
Du local au global, l’objectif de Surfrider est de continuer à mettre en oeuvre, toute l’année, des actions visant à préserver la qualité de l’eau. En cela, Surfrider milite notamment pour la création d’une directive fille sur les zones d’activités nautiques oubliées par la réglementation actuelle.
Marc Valmassoni, Chargé du programme « Qualité de l’eau et Santé »