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Echouement d’un vraquier en Afrique du Sud : un nouveau drame écologique

Le 8 août 2013, le vraquier Kiani Satu s’est échoué au Cap, en Afrique du Sud. Il transportait 330 tonnes de fioul et gazole ainsi que 11 000 tonnes de riz, et prenait la route du Gabon. Un accident environnemental grave qui met à nouveau le projecteur sur la question des pavillons de complaisance et sur celle de la reconnaissance du préjudice écologique.

L’accident du Kiani Satu, un vraquier mesurant 168 mètres de long, aux 19 membres d’équipage,  est dû à une avarie. La côte est d’ores et déjà particulièrement affectée par la pollution due à cet accident qui engendre des conséquences sur le tourisme (et donc économiques) de la zone. Au plan environnemental, depuis l’échouement plus de 10 tonnes de fioul auraient fui du navire échoué près d’une zone environnementale particulièrement sensible : la Garden Route, à proximité de la réserve de Goukamma.  Il faut également déplorer la découverte de plus de 35 pingouins et 165 fous de Bassan mazoutés. Une alerte des associations environnementales locales engage les bénévoles à leur signaler tout oiseau ou pingouin mazouté, l’ensemble des volatiles étant acheminé au centre de soin Sanccob à Cape Saint Francis.

La pollution semble avoir été contenue par les autorités. Cette pollution n’est pas sans rappeler celle survenue non loin, lors du naufrage du Seli 1 immatriculé au Panama en 2009. Encore une fois, ce navire le Kiani Satu, construit en 1997, venu s’échouer sur les côtes d’Afrique du Sud est immatriculé sous un pavillon de complaisance notoire : Antigua et Barbuda. Combien d’alerte faudra-t-il encore, combien d’accident et de naufrages faudra-t-il encore souillant les mers du globe pour que des mesures soient enfin prises à l’encontre des pavillons de complaisance ? Il est urgent d’agir, et ce sur deux plans :

– la lutte contre les pavillons de complaisance

Depuis plusieurs années, Surfrider fait pression en faveur d’une initiative internationale contre les pavillons de complaisance, fondée notamment sur la lutte contre les paradis fiscaux. Leurs schémas respectifs de développement économiques peu scrupuleux sont en effet souvent communs.

– la reconnaissance du préjudice écologique

Le préjudice écologique a récemment été reconnu par la Haute juridiction française comme un préjudice autonome et distinct des traditionnels préjudices économiques, matériels ou moraux. Toujours dans le souci de l’application proportionnée  du principe de pollueur payeur, Surfrider  milite activement pour la reconnaissance du « préjudice écologique » et son intégration dans le droit national français, européen et international auprès du FIPOL.

L’ensemble des revendications de Surfrider sur ces sujets seront présentées fin 2013 dans un Livre Blanc pour la sécurité maritime.

Antidia Citores, Coordinatrice Lobby et Droit Environnement

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Dernière minute ! [20/08/2013]

Suite à la publication de cet article, nous apprenons que le Kiani Satu est en train de couler au large des côtes sud-africaines. Pour en savoir plus