Le combat Plage boisée du Betey commencé en 2008 a pris fin en juillet 2013 avec l’annulation du plan local d’urbanisme qui menaçait la plage boisée du Betey. Il s’agit d’une nouvelle victoire pour les Gardiens de la Côte que l’on doit en partie à la Gardienne Clarisse qui s’est particulièrement investie dans ce combat au cours des dernières années au côté de l’association « Le Betey, Plage Boisée à Sauvegarder » dont elle est présidente. Retour sur un combat pour lequel la mobilisation citoyenne fut décisive…
Menace sur la plage boisée du Betey
En 2007, la Mairie d’Andernos-les-Bains envisage l’extension du port de plaisance de la ville. Pour que ce projet puisse voir le jour, un tiers de la plage boisée du Betey devait alors être détruit, représentant l’abattage de 70 arbres et menaçant ainsi tout l’écosystème de l’un des derniers exemples de la forêt « les pieds dans l’eau » de la Côte Aquitaine. Cela sans compter sur l’accroissement des bruits et des nuisances diverses telles que la pollution de l’eau, la modification du trait de côte ou l’augmentation de la turbidité qu’aurait entraîné un tel projet.
Une Gardienne mobilisée
Sensibilisation et mobilisation citoyenne
Clarisse, Gardienne de la Côte et présidente de l’association « Le Betey, Plage Boisée à Sauvegarder » s’est investie tout au long de ces cinq dernières années afin de mener à bien ce combat. Elle a su, au côté de l’association, mobiliser les habitants d’Andernos-les-Bains et du bassin à cette cause en organisant avec Surfrider Foundation Europe notamment un enterrement de plage en septembre 2009 et en diffusant une pétition qui a permis de réunir près de 5000 signatures contre ce projet ainsi que le soutien de la député européenne écologiste Catherine Grèze.
Concertation avec les acteurs locaux
En 2011, la Gardienne et l’association participaient à la première enquête publique sur le PLU de la ville d’Andernos-les-bains. Malheureusement pour les défenseurs de la plage boisée du Betey, la commission rendait alors un avis favorable à la révision du PLU permettant ainsi de valider le projet d’extension du port par la Mairie d’Andernos-Les-Bains ainsi que le prolongement de la jetée, la destruction d’une grande partie de la coupure d’urbanisation existant entre Arès et Andernos pour construire un golf, la disparition de 100 hectares dans une zone humide Matoucat, la construction d’une piste en dur pour l’aérodrome, le maintien en zone constructible de 3 hectares pour le Coulin.
Pour autant, les personnes mobilisées n’ont pas baissé les bras et ont persévéré. En atteste les 11 recours en justice déposés au Tribunal administratif de Bordeaux suite au vote du nouveau PLU en octobre 2011 par le Conseil Municipal de la ville qui confirmait l’extension du port de plaisance et de la jetée. Dans un souci de concertation avec les acteurs du projet, l’association a rencontré la mairie d’Andernos-les-Bains.
La Gardienne et l’association ont participé à l’enquête publique sur l’extension du port de plaisance du Bétey qui s’est déroulée du 4 février au 8 mars 2013 en rédigeant notamment une contribution contre le projet d’extension du port. Si cette fois le commissaire-enquêteur a rendu un avis défavorable au projet, en avril la mairie a annoncé vouloir modifier le projet initial en prenant en compte les avis recueillis dans le rapport d’enquête publique afin de mener une enquête complémentaire mais le Tribunal administratif de Bordeaux saisi par 11 recours dont celui du Préfet a statué sur le sort du PLU.
Une victoire judiciaire et environnementale
C’est finalement devant les juges que ce combat s’est terminé en juillet 2013. Le tribunal administratif de Bordeaux a annulé la délibération du conseil municipal du 24 octobre 2011 qui approuvait le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la ville d’Andernos-les-Bains et confirmait alors l’extension du port.
Les motifs évoqués par les juges sont ceux de non-respect de la législation (code de l’urbanisme, loi sur le littoral) mais aussi l’absence de concertation avec la population locale, et enfin la non prise en compte des dangers et menaces environnementales notamment la montée de la nappe phréatique pourtant annoncée par le services de l’Etat.
« Bonheur et satisfaction bien sûr : de ce combat est venue la certitude d’être désormais plus riche de quelques enseignements notamment sur le fait qu’il faut commencer les études dès le départ et pour cela avoir un bon système d’alerte. L’appui d’une association nationale et internationale est essentiel car une petite association n’a pas toujours sous la main les compétences d’un juriste ou d’un communicant ou encore d’un spécialiste de la courantologie. Je tiens à remercier tous ceux qui nous ont soutenu par leur apport moral, financier ou leurs conseils. » Clarisse, Gardienne de la Côte
Emilie Chavaroche, Rédactrice Environnement
Le rapport Gardiens de la Côte 2012-2013 est en ligne sur le site calameo et sera disponible dès septembre sur le site internet qui leur sera dédié. Pour suivre les actualités des Gardiens de la Côte rejoignez les Gardiens sur la page Facebook « Keepers of the Coast »