La nouvelle est tombée hier, mercredi 19 février: selon « Le Télégramme », 517 conteneurs ont été perdus dans le Rail d’Ouessant, le 14 février lors de la tempête Ulla, par le porte-conteneurs Svendborg Maersk.
Perte de conteneurs hors de contrôle
Au mois de janvier, près de 130 conteneurs sont tombés à l’eau au large de la Bretagne, route maritime très fréquentée. A la mi-janvier, le Maersk Stepnica perdait 33 conteneurs. Le 14 février, un porte-conteneurs de la même compagnie, le Svendborg Maersk annonce avoir perdu 50 conteneurs. Peu après, le capitaine annonce 20 autres conteneurs à l’eau. Mais les conteneurs continuent de se perdre à l’eau, difficile de tenir le nombre exact. La préfecture maritime de l’Atlantique lance un avis urgent pour alerter les navigateurs empruntant le Rail d’Ouessant, des zones dangereuses car plus d’une dizaine de conteneurs flottent et constituent un danger pour la navigation.
12 conteneurs ont avoir été récupérés et déposés au port de Brest, tandis que les autres auraient coulé.
517 conteneurs manquants à l’inspection, 85% étaient vides
Le compte exact des conteneurs perdus a été informé par la préfecture maritime hier, mercredi 19 février : suite à son escale à Malaga en Espagne, l’inspection du navire révèle 517 conteneurs manquants, dont les 85% étaient vides. Le Svendborg Maersk transportait 8000 conteneurs. Selon la Prefecture maritime, « aucune information sur le nombre de conteneurs perdus n’avait pu être fournie par Maersk auparavant«
Surfrider tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les risques émergents liés à la multiplication des portes conteneurs et du gigantisme des navires, aujourd’hui sans limite juridique. Déjà pointé du doigt dans le livre blanc de Surfrider, le flou juridique relatif au transport des conteneurs par voie maritime ne permet pas d’encadrer correctement les porte-conteneurs qui sont aujourd’hui sans limite.
Vide juridique à combler pour que la lutte ne soit pas vaine
En cas de pollution majeure, de catastrophe écologique liée à la perte de conteneurs, il n’existe aucun cadre juridique pour apporter de réponse harmonisée : si les 517 conteneurs avaient été plein, la responsabilité des différents acteurs liée à une pollution aurait été très difficile à déterminer étant donné le manque de cadre juridique actuel. Surfrider essaie de faire entendre ses suggestions avant qu’il ne soit trop tard.
Alban Derouet, Rédacteur environnement
Sources: Préfecture maritime de l’Atlantique, Le Télégramme.
Crédits photos: Marine nationale