C’est une victoire de plus pour les Gardiens de la Côte. Après un combat de presque deux années lancé à l’origine par L’Association de Défense de la Côte des Basques, l’abandon du projet de parking Beaurivage à la Côte des Basques de Biarritz à été voté à l’unanimité par la nouvelle équipe municipale, le 20 juin dernier.
La Côte des Basques ne sera pas le prochain parking de Biarritz
« La Côte des Basques, c’est par où ? – Vous cherchez le parking ou la plage ? »
L’antenne Surfrider Côte Basque et le Gardien de la Côte, Franck, ont su monter un argumentaire dénonçant l’ineptie environnementale que représentait ce projet. La forte mobilisation qui s’y opposait, raisons environnementales et choix budgétaires ont poussé le Conseil municipal à classer sans suite le dossier. Un combat qui n’était pourtant pas gagné d’avance.
« Ce projet n’est plus compatible avec les choix de la nouvelle municipalité, qui souhaite, en considération des données géologiques de la falaise, privilégier une vision plus environnementale du projet d’aménagement de la Côte des Basques ». C’est fini. Cette citation extraite du conseil municipal de Biarritz le 20 juin 2014 enterre le projet de parking souterrain dans la falaise de la Côte des Basques. C’est la fin d’un projet « inutile et imposé ».
Les élections sont passées par là
Au début de l’année 2014, avec la proche échéance des élections municipales, les bénévoles de l’antenne Côte Basque et le Gardien, ont organisé la campagne « Retour à l’envoyeur » et en ont profité pour interpeller les candidats biarrots sur la question du parking.
Les élections passées, le conseil municipal qui se réunit le 20 Juin 2014, constitué d’une nouvelle équipe, décide d’abandonner le projet pour des raisons environnementales, budgétaires et de politiques de stationnement. La forte mobilisation, du Gardien, de l’antenne Surfrider Côte Basque, mais aussi de différentes associations ainsi que d’un collectif citoyen ont permis de sensibiliser les candidats municipaux et futurs élus aux dangers environnementaux et budgétaires du projet de parking.
Endroit fragile, historique, mythique mais harcelé
La Côte des Basques semble attirer des projets plus pharaoniques que réalistes, dans les années 1970 déjà, le Maire de l’époque voulait construire une marina sur ce spot où est apparu le surf européen. C’est contre ce projet, à la fin des années 1970, que L’Association de Défense de la Côte des Basques s’est créée pour défendre durablement le site.
Quoi qu’on en dise, le projet de parking souterrain Beaurivage portait atteinte à un site exceptionnel et fragile. Le secteur, instable, ne pouvait supporter une construction d’une telle ampleur sans risquer des désordres irréversibles. Pour cette raison, le PLU de Biarritz protège la zone et interdit « tout type d’utilisation et d’occupation des sols ». De même, la Loi littoral interdit « la construction d’aires de stationnement cimentées ou bitumées » et ne permet donc pas l’augmentation du nombre de places dans les parkings existants (104 places actuellement contre 350 pour le projet envisagé) et insiste sur les dangers de la sur-fréquentation humaine dans les sites sensibles. Qui plus est, la Côte des Basques est enclavée dans une zone Natura 2000. Les risques de pollution liés à ce type d’ouvrage étaient nombreux, notamment les peintures et l’air vicié par les gaz d’échappement, à l’intérieur d’une falaise fragile.
David contre Goliath
Pour s’opposer à ce projet, SFE antenne Côte basque, et L’Association de Défense de la Côte des Basques (créée depuis 1970) ont organisé différents événements pour attirer l’attention du public sur la mise en danger de la Côte des Basques. Ainsi, le 21 octobre 2012, plus de 100 personnes se sont mobilisées aux « 100 marches » pour clamer leur opposition à ce projet. L’initiative océane du 18 novembre 2012, était organisée afin de sensibiliser la population locale à la beauté du site et à sa fragilité. De façon conjointe, différents courriers exprimant l’opposition au projet ont été envoyés à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer et à la préfecture. La mairie de Biarritz refusant de communiquer le rapport d’études du sous-sol, une demande de ce document a été envoyée à la Commission d’Accès aux Documents Administratifs.
Au mois de Septembre de l’année 2013, Vinci remportait l’appel d’offre et devenait le maître d’oeuvre du projet. Dès lors les bénévoles de Surfrider Foundation Europe de l’antenne Côte Basque renforçaient leur mobilisation et la communication autour de ce projet. Avec notamment un rassemblement silencieux devant la mairie lors du conseil municipal, fin septembre. En novembre Surfrider et son Gardien saisissaient pour la deuxième fois la CADA (commission d’accès aux documents administratifs) afin d’obtenir le rapport d’étude du sous-sol réalisé par un prestataire extérieur.
Un projet déclaré aujourd’hui non compatible avec les choix de la nouvelle municipalité. Un combat qui n’était pas gagné d’avance, mais où la raison semble avoir été plus forte. Et pour aujourd’hui, c’est fini.
Alban Derouet, rédacteur environnement.
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