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Naufrage Luno : une affaire classée, et une pièce qui refait surface

Le Luno, ce cargo échoué sur les plages d’Anglet en février 2014, fera parler de lui jusqu’à la fin. Son démantèlement s’est terminée en juin après 3 mois de chantier, l’enquête judiciaire ouverte a finalement été refermée et classée sans suite, le « défaut technique » étant conclu comme seule cause du naufrage. Le même jour, une pièce refait surface, obligeant la ville d’Anglet à fermer par sécurité les plages concernées. Il était fort heureusement vide au moment de l’échouement, une « chance » pourrait-on dire, considérant que sa dernière cargaison était composée…d’engrais, donc extrêmement polluants.

Le « cold case » Luno, affaire classée sans suite

Une enquête judiciaire avait été ouverte suite au naufrage du Luno, visant 3 infractions : négligence ou non-respect des règles maritimes, pollution des eaux due à un accident de mer, ainsi que pour blessures involontaires.

L’enquête judiciaire n’ayant pas constaté de négligence ou d’enfreintes aux règlements maritimes, aucune infractions n’a été retenue, le capitaine n’a pas été mis en cause. Le marin blessé dans l’accident n’a pas porté plainte donnant sans suite l’infraction visée pour blessure involontaire.

La pollution est restée disparate, sa cargaison était vide, mais dans le choc contre la digue, 20% du carburant (gazole et non fioul lourd) s’étaient échappés dans l’océan. Le reste avait été pompé par l’équipe d’intervention sur place, et dans les heures suivant le naufrage, le carburant écoulé dans l’océan s’était dispersé assez rapidement car« plus léger que l’eau », il avait la propriété de s’étendre « à la surface en des milliers de microgouttelettes qui se diluent dans l’eau » selon Jean-Luc Antoine, de la cellule technique du CEPPOL.

Les analyses dans les jours qui suivaient le naufrage mettaient en évidence qu’aucune trace d’hydrocarbure n’était décelable dans l’eau de mer,  réalisées par l’Agence Régionale de Santé écartant l’hypothèse d’une pollution majeure, et venaient confirmer les simulations réalisées dès le mercredi par les experts du CEDRE.

Les critiques fusaient juste après l’échouement, certains se demandant comment un tel navire avait pu entreprendre (et être autorisé) à faire une entrée dans le port de Bayonne avec des conditions météorologiques aussi exécrables. Même le remorqueur venu au secours du Luno, s’était fait retourné par une vague. Il semble que ce soit surtout la faute à « pas-de -chance » : le navire, ayant subit déjà plusieurs avaries en haute mer, était retombé en panne électrique pendant la manoeuvre d’entrée.

Luno, un squelette qui aime son placard

Le démantèlement terminé, il avait été signalé que des pièces manquaient toujours à l’appel (ancre, sa chaine et même le moteur), et qu’elles avaient probablement été enfouies dans le sable avec les mouvements des vagues et des marées.

Le Luno n’était plus qu’un « souvenir » mais c’était sans compter sur une pièce, refaisant surface : le 28 août, la mairie d’Anglet prévenait qu’une grosse pièce métallique probablement du Luno avait été aperçue, avant de disparaitre à nouveau dans le sable. La mairie avait vite instauré un périmètre de sécurité, obligeant les plages concernées à être fermées.

Une équipe de techniciens avait attendu la marée basse pour voir réapparaitre de nouveau cette pièce métallique, sans succès, la pièce n’a pas pu être détectée. Peut-être la verra-t-on sortir de son cercueil de sable avec les grosses houles hivernales.

Alban Derouet, Rédacteur environnement.