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Pour un accord international et une mobilisation de la société à la hauteur de l’urgence climatique !

Dans la perspective de la conférence climat de 2015, et à l’occasion de la présentation  au CESE de l’avis « réussir la conférence climat 2015 » et de l’avis « vingt ans de lutte contre le réchauffement climatique en France-bilan et perspectives des politiques publiques », les organisations *CFDT- FNH- FNE – LPO – RAC F – SURFRIDER –H&B- UNSA* veulent s’exprimer ensemble sur la nécessité d’action face à l’urgence.

Il n’est plus temps de faire des déclarations d’intentions : les orientations doivent être concrètes et les engagements financiers respectés, en premier lieu ceux de Copenhague sur la dotation du Fond Vert et sur la mobilisation des 100 milliards de dollars par an pour les pays en voie de développement. Nous en appelons à un accord global, juste et ambitieux avec des engagements de tous, dans le respect du principe de responsabilité commune mais différenciée,  que la France devra impulser en sa qualité de présidente de la Conférence.

Large mobilisation des financements publics et privés au profit de la Transition Energétique, soutien aux initiatives donnant un prix au carbone au niveau européen, voire mondial et sortie progressive des subventions aux énergies fossiles, mise en place d’une taxe internationale sur les transactions financières et mise à contribution des transports internationaux aériens et maritimes : autant de leviers concrets pour un engagement fort dans la transition écologique. Ils sont indispensables pour que l’émergence de nouveaux modèles de développement, si souvent réclamée, ne reste pas un voeu pieu.

Ces modèles doivent être vecteurs de progrès social et assurer  la qualité de vie de tous. L’enjeu social porte notamment sur l’évolution des emplois, des qualifications et l’organisation du travail. Un accompagnement des travailleurs et des secteurs d’activités, notamment par la mise en place de parcours de transition professionnelle et  un renforcement du dialogue social sectoriel  à tous les niveaux est indispensable.

Les deux avis s’accordent sur la nécessaire mobilisation de l’ensemble des acteurs de la société civile et des collectivités locales – Comment donner envie aux acteurs d’avancer ? La COP 21 est une occasion exceptionnelle pour fédérer et mobiliser autour d’un enjeu global, déclinable au local.

Beaucoup d’initiatives existent, elles se multiplient et leurs acteurs sont variés : villes, régions, entreprises petites ou moyennes, organisations syndicales, ONG, citoyens. Il est nécessaire de  valoriser  ces démarches positives, preuve s’il en était besoin, qu’une transition est possible et que ce qui fonctionne doit être encouragé et démultiplié.

En ce sens, nous pensons qu’une approche efficace de lutte contre le réchauffement climatique est obligatoirement une approche de proximité et qu’elle passe par des politiques territoriales avec des objectifs chiffrés de réduction des gaz à effet de serre. La responsabilisation des territoires doit aller jusqu’à des contrats d’objectifs dans ce domaine, en tenant compte de leur histoire, contraintes et spécificités.

La stratégie nationale bas carbone doit converger avec la ré-industrialisation des territoires et s’articuler avec d’autres enjeux essentiels comme la biodiversité ou les approches territoriales. Elle suppose un  travail spécifique sur le lien entre climat et aménagement du territoire et des espaces naturels, en ce qui concerne l’usage des terres, l’aménagement industriel de la France et l’urbanisme.

La question de la gouvernance est centrale. Une instance unique de dialogue qui aurait en charge le suivi de la politique climat apporterait lisibilité et simplification. Dans ce même esprit,  nos organisations  souscrivent à la nécessité de confier au premier ministre la responsabilité interministérielle de la politique climatique et d’en rendre compte chaque année devant le Parlement.

Ces deux avis du CESE sont une nouvelle fois la démonstration de la volonté de la société civile organisée de se rassembler autour d’un diagnostic commun et de recommandations partagées sur le climat. La COP 21 offre l’opportunité d’un accord à la mesure de l’urgence et d’une mobilisation de la société pour une appropriation pérenne des enjeux, dans laquelle nos organisations joueront pleinement leur rôle.