Fin mars dernier, le groupe Scapêche, premier groupe français de pêche, a annoncé qu’il arrêterait d’ici 2025 la pêche en eaux profondes. Après de vives critiques, notamment de la part de l’ONG Bloom en 2013, le groupe avait cessé début 2015 la pêche au-delà de 800 mètres de profondeur dans l’objectif de se « désengager progressivement du chalutage en eau profonde ». Cette décision s’inscrit dans le plan « pêche durable 2025 » de la société.
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— Les Mousquetaires (@mousquetairesfr) 29 mars 2016
Une pêche responsable
L’abandon de la pêche en eaux profondes sera progressif sur dix ans avec l’objectif d’un arrêt complet en 2025. Cela aura pour conséquence l’arrêt de la commercialisation de certaines espèces de grands fonds, comme le sabre, le grenadier de roche ou la lingue bleue. Cette mesure qui s’inscrit dans le plan « pêche durable 2025 » démontre une volonté d’opérer une mutation écologique et pourrait insuffler un vent de changement pour les autres groupes de pêche.
Plus de pêche en eau profonde pour la Scapêche d’ici 2025: La Scapêche, flotte du groupemen… https://t.co/F0OBXkEzpr #Nautisme #Twailor
— ShareMySea (@ShareMySea) April 1, 2016
La voie à un renouveau des droits de la pêche ?
Le groupe précise que ses mesures nécessitent l’obtention de nouveaux droits de pêche sur d’autres espèces (cabillaud, lotte etc), afin d’évoluer vers une « pêche côtière et artisanale ». La Scapêche est le seul armement en Europe à appliquer cette mesure alors qu’il n’existe pas encore de contraintes réglementaires. Le Parlement européen a d’ailleurs récemment rejeté la proposition d’interdiction du chalutage en eau profonde.
Le rôle des associations et des citoyens
Même si le groupe justifie cette démarche par une volonté de proposer « une consommation responsable » à ses clients, c’est toutefois sans aucun doute grâce à la mobilisation des ONG et des citoyens que des avancées concrètes sur la pêche en eaux profondes voient le jour. En effet, la campagne contre le chalutage profond menée par l’association Bloom a certainement fait la différence et a mené à la révision de la politique de pêche du groupe Agromousquetaires. En 2013, dans le cadre de sa campagne, Bloom publiait une BD rédigée par Penelope Bagieu, qui mettait en lumière et dénonçait cette pêche abusive. Cette BD avait beaucoup fait parler d’elle et cela démontre encore une fois que la mobilisation des citoyens et des ONG a du poids et qu’elle peut faire pression sur les grands groupes.
Nous espérons en tout cas que l’annonce de cette mesure par le groupe Scapêche échoppera une ambition de réglementation européenne sur ce sujet et que de nouvelles négociations reprendront prochainement à Bruxelles.
Léa Daulan, Rédactrice environnement