La communauté de communes du Pays de St-Gilles-Croix-de-Vie a repris le projet de port de plaisance de Bretignolles-sur-Mer et l’a de nouveau soumis à une concertation préalable du public. Pour les associations environnementales actives sur ce dossier, la réponse est toujours NON.
plage de la Normandelière, Pays St-Gilles-Croix-de-Vie
Retour sur l’historique du dossier
Depuis 2003 la municipalité de Brétignolles-Sur-Mer projette la création d’un port de plaisance de 500 anneaux sur le lit du ruisseau de la Normandelière. A l’époque, la municipalité avait lancé une consultation informelle, en évitant évidemment de mettre les problématiques environnementales en avant. Après 3 projets rejetés par la préfecture en demande d’Enquête Publique, une 4e version de port mais cette fois-ci de 900 anneaux, finit par être soumise en 2011, avec pour bilan un avis défavorable sur les 7 enquêtes. La raison l’avait emporté sur la démesure d’un dossier cumulant dangers et forts impacts sur l’environnement.
Pourtant, en 2017, la communauté de communes de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (dont le Président n’est autre que le porteur de projet, Christophe Chabot, Maire de Brétignolles-sur-Mer), relance le débat avec une seconde Enquête Publique sur un projet similaire. Depuis le début de ce projet des associations telles que la Vigie, le CPNS, la Ligue Nationale pour la Protection des Oiseaux, France Nature Environnement et Surfrider Foundation Europe se mobilisent pour alerter la population et les impacts d’un tel projet.
Des constats malheureusement similaires à l’ancien projet
L’impact d’un tel projet sur le littoral à court, moyen et long terme, ainsi que sur l’avenir des espaces agricoles et naturels, est tout aussi mauvais que dans la version de 2011. « Nos associations ont analysé le dossier soumis à la concertation et nos points de divergence exprimés en 2011 sont pour l’essentiel toujours d’actualité », déclare Yves Le Quellec, président de Vendée Nature Environnement ; « un tel parti d’aménagement serait la cause de dommages de grande ampleur à l’environnement, et ce littoral caractérisé par une dynamique érosive significative doit être préservé de tout projet de ce type. »
Le rapport de la commission d’enquête favorable à la construction du port
En novembre 2018, la commission d’enquête a délibérément ignoré les nombreux arguments des associations locales et environnementales, préférant insister sur les arguments du maître d’ouvrage. Il semblerait donc que les intérêts économiques prévalent sur les intérêts environnementaux. Le positionnement de ce rapport et ses conclusions apparaissent de nature politique, en totale contradiction avec les règlements sur l’environnement.
Il faut savoir également que la commission d’enquête n’ayant pas de pouvoir de décision en tant que tel, seul le préfet de Vendée aura la main mise sur ce dossier houleux. Les opposants à ce projet espèrent que l’État saura prendre la décision correspondant à ses missions, protéger le patrimoine naturel pour le bien de tous.
Le projet prévoit un port de plaisance de 915 anneaux sur 2 km², Pays Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Un bras de fer interminable
Voilà maintenant 10 ans que Surfrider Europe suit ce projet de construction avec son antenne Indre-et-Loire. Le chantier du port est prévu en partie sur une zone humide (zone Grand Marais), et elle perturberait non seulement les écosystèmes présents dans cet espace naturel, mais nuirait également aux nappes phréatiques souterraines. Les digues quant à elles, détruiraient les spots de surf au sud de la ville. C’est donc naturellement que Surfrider Europe ainsi que d’autres associations locales et de protection de l’environnement se sont positionnés contre ce projet néfaste pour le littoral.
Le combat continue…