Décharge côtière abandonnée, projet d’aménagement du littoral inapproprié, extraction d’hydrocarbures en mer, … Nombreuses sont les pressions d’origine humaine qui pèsent sur le milieu marin. C’est pourquoi depuis 1995, au travers du programme Coastal Defenders, Surfrider Foundation Europe mobilise tous les bénévoles prêts à s’engager sur le terrain pour protéger l’océan. Parmi eux, les Waterman Testers dont le travail permet une surveillance de la qualité des eaux de baignade sur des zones soupçonnées d’être polluées.
Waterman Tester, une mission accessible et utile à tous
Bénévoles, pratiquants d’activité nautique, ou tout simplement amoureux de la nature, les Waterman Testers de Surfrider viennent de tous les horizons. Leur mission : prélever sur une plage ou un spot de surf en proie à des pollutions, des échantillons d’eau afin de pouvoir en observer la qualité sanitaire. L’objectif : en déduire ou non une pollution bactériologique du milieu qui serait potentiellement susceptible de présenter un risque pour la santé des usagers.
Pour ce faire, les bénévoles Coastal Defenders intéressés sont en premier lieu invités à se procurer un kit de matériel spécifique (flaconnage et contenant isotherme), disponible dans n’importe quel laboratoire spécialisé en santé, environnement et microbiologie. Ces mêmes laboratoires se chargeront ensuite d’analyser en toute indépendance le caractère bactériologique de l’échantillon prélevé.
Entre temps, le prélèvement réalisé sur le terrain par le Waterman Tester s’effectue selon un protocole scientifique simple à réaliser mais pour autant bien précis. Il doit notamment se faire obligatoirement en milieu marin et à au moins 40 cm de profondeur. Il faudra par la suite compter environ 48h, durée de la phase d’incubation en laboratoire, avant de pouvoir connaitre les résultats.
Ce protocole de prélèvement, tout comme celui d’analyse, est normé et imposé par la Directive européenne en vigueur sur la qualité des eaux de baignade. Celle-ci définit les critères sanitaires sur la base desquels Surfrider interprète les résultats fournis par le laboratoire. La pollution bactérienne se mesure généralement en fonction de deux paramètres essentiels que sont les taux d’entérocoques et d’Escherichia coli présents dans l’eau. Eléments pathogènes issus des matières fécales, ils permettent d’évaluer le risque de virus encouru par les usagers.
Le cas de Matosinhos, au Portugal
Si la pollution bactériologique des eaux constitue un paramètre essentiel dans la surveillance de la qualité des eaux de baignade, il n’y a toutefois aucune raison pour qu’il soit le seul. A ce titre, la Directive européenne en la matière reste donc à ce jour incomplète. Mais sa révision prévue en 2020 sera l’occasion pour Surfrider Europe de faire valoir la prise en considération d’autres paramètres tout aussi importants, tels que la pollution chimique ou plastique.
Afin d’enrichir les revendications portées par Surfrider Europe, nous vous proposons de faire connaitre les vôtres. Vous trouverez pour cela, un questionnaire relatif à la révision de cette Directive à la fin de l’article en date du 27 juin dernier.