Depuis 2007 en Europe, nous produisons 4,6% de déchets en moins par an et par habitant grâce notamment à la prévention, à la réutilisation, au réemploi, à la réparation. Cette prise de conscience doit se poursuivre et se concrétiser, il est essentiel de convertir cette bonne volonté en actions concrètes sans plus attendre si nous voulons limiter nos impacts sur l’océan.
Bannir le plastique ?
Inéluctable dans notre quotidien, sous toutes ses formes (emballage, contenant, ustensile…), le plastique est aujourd’hui surconsommé et ne peut être recyclé dans sa totalité, on estime que seulement 30% du plastique est recyclé en Europe). Même si le recyclage permet d’éviter le gaspillage de ressources naturelles et d’énergie, de sécuriser l’approvisionnement de l’industrie en matières premières, de diminuer ses impacts environnementaux lors de la production, il n’est pas une réponse durable et le plastique recyclé n’est pas plus inoffensif pour l’environnement que le plastique vierge. Nous faisons également face à un manque de capacité en Europe pour traiter l’ensemble des déchets. En 2019, ce ne sont pas moins de 150 000 tonnes qui ont été expédiées à l’étranger, principalement vers des pays d’Asie du sud-est et d’Afrique.
Un double problème se pose. D’une part, envoyer nos déchets vers des pays plus pauvres ne fait que reporter le problème sur d’autres et pose des questions éthiques, d’autre part si l’ensemble des destinataires suivent l’exemple de la Chine et commencent à refuser les déchets provenant d’Europe, le vieux continent se retrouvera submergé par ses propres déchets. Il est plus que jamais primordial de réduire la production à la source et de modifier notre comportement de consommation !
Les grands enjeux de l’économie circulaire
Nous achetons beaucoup et nous gardons de moins en moins longtemps. Pour produire les biens et services, il faut exploiter des matières premières et des ressources qui se raréfient. Les déchets générés sont nombreux et ne sont pas tous recyclables et lorsque c’est le cas, pas indéfiniment. La pollution de notre environnement (air, sols, eau, climat) est considérable. Depuis le soulèvement industriel, le modèle économique est essentiellement linéaire : les ressources naturelles sont extraites continuellement et en quantité grandissante pour répondre à nos besoins, consommés puis jetés en fin d’usage.
Nous pouvons et nous devons repenser l’ensemble du cycle de vie des produits, de leur conception et leur distribution, à leur utilisation et réutilisation possible, jusqu’à leur fin de vie et leur recyclage ou leur élimination. Chaque acteur va devoir s’impliquer à son niveau pour permettre ce nouveau modèle d’économie circulaire. Ce nouveau modèle est un vecteur également social avec un développement d’initiatives locales qui consolide les liens entre les acteurs. En effet, c’est l’ensemble des acteurs de la société : citoyens, collectivités, administrations, entreprises, associations qui sont concernés.
Des mesures nécessaires pour accompagner le changement
Surfrider Europe travaille quotidiennement et activement à la fois sur le changement des comportements au niveau individuelle mais également sur tout un travail de plaidoyer au niveau européen avec des coalitions d’ONG pour influencer la législation et obliger les institutions et industries à prendre leurs responsabilités dans la gestion de cette crise. Certains États ou institutions internationales s’emparent de la problématique pour lutter efficacement contre l’invasion du plastique. Lutter contre la pollution plastique et soutenir un mode de vie sans déchets est une nécessité mondiale et les exemples en ce sens se multiplient.
Mettre fin au fléau de la pollution plastique et de la surconsommation de manière générale engage de grands changements, au-delà de la revalorisation des déchets. Repenser ce nouveau modèle et le mettre en œuvre demande une intention et une action de la part de chacun de nous, à notre mesure.