Pollution chimique et qualité de l’eau en Europe
Représentant 70 000 kilomètres de côte, les eaux récréatives en Europe sont de plus en plus fréquentées de nos jours. Baigneurs, surfeurs et autres usagers de la mer profitent des bienfaits que nous offre la pratique d’activités en bord de mer. Cependant, ce n’est pas sans risque : ils sont exposés à des micropolluants chimiques présents dans l’Océan. Même si elle est invisible, la pollution chimique est une véritable menace pour le milieu marin et la santé humaine.
Métaux lourds, hydrocarbures, résidus médicamenteux, pesticides ou engrais sont autant des polluants qui se retrouvent dans les cours d’eau et dans l’Océan. En Europe, seulement 38% des eaux de surfaces (rivières, lacs, eaux de transition et côtières) sont classées en bon état chimique. D’après la sortie du dernier rapport de l’INERIS en collaboration avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB) sur les substances chimiques dans l’eau, les métaux, métalloïdes et minéraux sont les substances les plus fréquemment quantifiées dans l’eau aussi bien en métropole que dans les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM).
En plus d’être néfaste pour l’Océan la pollution chimique peut entraîner des risques pour notre santé. Peut-être que vous faites partie des multiples personnes ayant déjà subit les conséquences d’une eau polluée. La liste des affections possibles est longue : nausées, vomissements, diarrhée, maux d’estomac, fièvre, infections respiratoires, hépatites, infections des oreilles, des yeux, du nez et de la gorge. On retrouve également la salmonellose, le choléra et des maladies mortelles dans des eaux très polluées. Face à ce constat, Surfrider Foundation Europe a décidé d’agir.
Des solutions pour faire avancer les choses dès aujourd’hui
Expert en qualité de l’eau depuis plus de trente ans, Surfrider Foundation Europe demande la révision de la Directive européenne sur la qualité des eaux de baignade. Aujourd’hui, la Directive ne prend en compte ni la pollution chimique, biologique et physique, ni les zones de pratiques sportives dans son contrôle de la qualité de l’eau. L’enjeu est de taille aujourd’hui, alors que l’UE a lancé une consultation citoyenne pour réviser cette Directive. Participer à la consultation, ouverte jusqu’au 20 janvier, c’est permettre de renforcer les contrôles de qualité de l’eau en Europe, pour protéger l’Océan, mais aussi tous les watermen.
Sur le terrain aussi, des solutions existent pour lutter contre la pollution chimique de l’Océan. Surfrider Foundation Europe a ainsi équipé des baigneurs et surfeurs volontaires avec des kits de capteurs pour collecter des informations sur les polluants chimiques présents dans l’eau. Nommé CURL, ce projet innovant de sciences participatives vise à mieux connaître le niveau d’exposition des nageurs et surfeurs à la pollution chimique. Le projet CURL est accompagné par des écotoxicologues de l’Ifremer et du laboratoire EPOC. Ensemble, ils travailleront pour analyser les résultats fournis par les capteurs, d’ici le printemps 2022. CURL permettra ainsi d’alerter les décideurs sur les risques liées à la pollution chimique, et de faire avancer la législation européenne à ce sujet.
Si vous aussi, vous voulez faire un geste pour la santé de l’Océan, la votre, et celle de tous les baigneurs et pratiquants d’activités nautiques, alors vous pouvez participer à la consultation citoyenne de l’Union européenne. Car il est encore temps d’agir.