Le recyclage est souvent pensé comme la solution miracle pour lutter contre la pollution plastique. Pourtant, à ce jour, il est impossible de compter sur le recyclage pour résorber tout le plastique que nous utilisons, on vous explique pourquoi.
La vérité sur le recyclage
Lorsque l’on parle de lutte contre la pollution plastique, beaucoup de fausses bonnes idées émergent. Elles posent problèmes puisqu’elles empêchent d’agir réellement et efficacement pour traiter le problème du plastique à la source. C’est un peu le cas du recyclage.
Trier et recycler ses déchets n’est en rien une action inutile, mais il faut garder à l’esprit que seul 10 % des emballages plastiques triés seront réellement recyclés. Face à une production annuelle de plastique de 400 millions de tonnes, clairement, ça ne fait pas le poids. De plus, tous les plastiques ne se recyclent pas parce qu’ils sont mélangés à d’autres matériaux, parce que cela est trop couteux ou trop complexe ; et tout ce qui est potentiellement recyclable n’est pas forcément recyclé, certains déchets échappent aux filières de recyclage et finissent incinérés, enfouis ou dans l’environnement.
Le vrai problème est que notre production et notre consommation de plastique dépasse notre capacité à traiter ce type de déchets. En moyenne un européen consomme à lui seul 120 kg de plastique par an, et ce chiffre est amené à augmenter dans les années à venir.
Nos infrastructures de recyclage n’arrivent pas à accueillir la quantité de plastique que nous produisons et consommons, mais alors que deviennent nos déchets ?
Recycler oui, mais à l’autre bout du monde
Puisque nous ne sommes pas en capacité de traiter convenablement les déchets plastiques que nous produisons, une solution a été trouvée : nous les envoyons ailleurs.
Pendant 30 ans la Chine fût la destination de prédilection des plastiques du monde entier en accueillant près de la moitié de la production planétaire. Elle recevait les déchets les plus contaminés et les moins exploitables avant de les transformer en granulés.
Avec le durcissement des législations chinoises sur le traitement des déchets, l’Asie du Sud-Est (entre autres la Thaïlande, le Vietnam, Malaisie, Indonésie…etc.) est devenue le nouvel Eldorado du plastique occidental. Ainsi, nous laissons le soin aux autres de traiter et recycler nos déchets : loin des yeux, loin du cœur.
Face à l’accumulation de déchets certains pays se sont rabattus sur la mise en décharge ou l’incinération de leurs déchets recyclables, polluant au passage l’air et les sols. Le recyclage n’est donc pas la solution pour lutter contre la pollution plastique, mais fait plutôt office de pansement pour limiter un minimum les dégâts.
Réduire le plastique à la source
Le tri des déchets et un geste citoyen essentiel, en effet sans ce premier pas, le recyclage n’est pas possible. Mais au-delà de la démocratisation de cet éco-geste, c’est la filière industrielle entière du plastique qui doit être remise en question. La production et la consommation exponentielle de plastiques doit être réduite à la source.
Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas, chacun doit donc prendre sa part de responsabilité pour agir : industriels, institutions et citoyens, nous faisons tous partie de la solution.
Une part importante de la pollution plastique dans le monde est produite par une poignée de marques dont nous consommons les produits avant d’en jeter les emballages.
A notre échelle repensons notre façon de consommer en refusant les produits suremballés et les plastiques à usage unique. Il est possible de réduire tout ce plastique qui pollue autant l’Océan que nos vies. Découvrez nos guides pour s’initier aux bonnes pratiques zéro plastique, à adopter à la maison, au bureau et même en voyage.
Découvrez l’infographie complète sur les fausses bonnes idées autour du recyclage