Quelques jours après le week-end de lancement de la 28e édition des Initiatives Océanes, revenons sur l’utilité de ces collectes de déchets en rappelant leur portée au niveau local, national et européen.
Du simple ramassage de déchets sur une plage ou aux abords d’un cours d’eau à l’adoption de nouvelles mesures politiques, nous vous expliquons tout de cette opération de sciences participatives !
Organiser un ramassage de déchets dans le cadre des Initiatives Océanes, c’est collecter des déchets mais aussi des données !
Plus qu’une collecte de déchets, chaque Initiative Océane constitue un moyen efficace de réunir des données.
Visant à aller plus loin qu’un simple nettoyage aux abords des cours d’eau, ce programme se donne en effet pour mission de quantifier et qualifier les déchets après chaque opération.
Minutieusement triés et répartis en plusieurs catégories – d’une trentaine à une centaine selon le protocole que les bénévoles choisissent d’adopter -, ils nourrissent, chaque fois plus, la base de données de Surfrider relative aux déchets aquatiques.
De cette manière, l’association apporte une vraie valeur ajoutée à ses collectes : plutôt qu’une action curative, le développement de la science participative, au cœur du programme des Initiatives Océanes, permet d’agir directement à la source de la pollution.
En effet, en collectant des données permettant de remonter de l’origine des déchets jusqu’à la fin de leur cycle de vie, ce système de classement et de décompte améliore nettement la connaissance scientifique.
Partagées avec des laboratoires de recherches, des bureaux d’études ou des institutions publiques et environnementales, les données collectées représentent aussi un levier d’action pédagogique considérable : en communiquant clairement et simplement à leur propos, Surfrider informe et sensibilise tous les publics à la thématique des déchets aquatiques, une condition essentielle pour engager un changement global des mentalités et des pratiques.
A titre d’exemple, lors des Initiatives Océanes de 2022, les bénévoles ayant participé aux collectes ont ramassé plus de 2 400 000 mégots de cigarettes, 44 190 cotons-tiges – représentant 7,5 fois le tour d’une piste d’athlétisme – et près de 51 000 bouteilles de 50cl…
Mais ces déchets ne sont pas les seuls à joncher nos plages …
Nous avons également relevé un nombre alarmant de biomédias (ou médias filtrants), ces rondelles de plastique utilisés dans de nombreuses stations d’épuration ou encore de granulés de plastiques industriels (GPI ou pellets), notamment sur les plages de la façade atlantique.
Un support scientifique efficace pour influencer l’action publique
Ces chiffres sont indispensables pour pousser les décideurs à agir, au plus haut niveau, en faveur d’une réduction des déchets à la source et de la protection de l’Océan.
Les bilans environnementaux, dressés à l’aide des données collectées lors des Initiatives Océanes, sont des preuves scientifiques irréfutables pour faire pression et appeler à l’action des autorités publiques comme des acteurs privés.
Ils sont également un outil majeur pour alerter sur de nouvelles pollutions et estimer l’impact de mesures déjà adoptées.
Reconnue par les institutions européennes, l’expertise de Surfrider lui permet d’accroître sa force de pression auprès des acteurs européens.
Informés, ces derniers ont alors toutes les clefs en main pour décider de réduire la production de déchets à la source et en améliorer.
Participer à une Initiative Océane, sur une plage ou au bord d’un lac, permet donc de contribuer à un processus passionnant pouvant mener à l’adoption de nouvelles mesures en faveur de l’Océan.
Continuons de collecter pour que de nouvelles mesures soient adoptées en faveur de l’Océan
Grâce aux données collectées lors des Initiatives Océanes puis exploitées par le pôle lobbying de Surfrider, de nombreuses mesures ont été adoptées au niveau européen.
Parmi elles, notons la directive SUP dont le but est de réduire l’impact du plastique à usage unique sur l’environnement interdisant certains produits et réduisant l’impact d’autres, comme ceux issus du tabac. Les directives sur les sacs plastique de caisse et sur le cadre stratégie sur le milieu marin ont vu le jour grâce à cette science participative.
Les changements, les avancées et les victoires contre la problématique des déchets aquatiques sont avant tout permises par l’engagement des nombreux participants aux collectes, véritables moteurs de nos actions.
Bien sûr, le combat n’est pas terminé et Surfrider a besoin de vous pour que de nouvelles mesures soient adoptées.
Continuons de collecter des déchets et des données, ensemble, pour que des décisions soient prises. Parce que de trop nombreuses sources de pollution persistent – biomédias, granulés de plastique industriels ou conteneurs perdus en mer – il est urgent de protéger notre Océan au mieux.
(Article mis à jour le 29/03/2023)