« L’urgence climatique”, il ne se passe pas une journée sans que nous n’entendions ces mots. Malheureusement, l’urgence climatique est une réalité et le rapport spécial du GIEC est sans appel. Pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (par rapport à l’ère préindustrielle), il est absolument primordial de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 45%.
Une telle réduction permettrait en effet d’atteindre la neutralité carbone aux alentours de 2050, c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions de GES et leur absorption par les puits de carbone (et notamment par les écosystèmes du carbone bleu).Partant de ce constat, l’Union Européenne a fixé des objectifs précis : la réduction de 55% des émissions de GES (par rapport au niveau de 1990) et la production de 42,5% d’électricité d’origine renouvelable au sein du mix énergétique d’ici 2030.
Pour atteindre ces objectifs, de nombreux pays se positionnent en faveur d’une accélération de la transition énergétique et misent sur les énergies renouvelables (ENR) pour diminuer leurs émissions de GES.
C’est par exemple le cas de la Suède et de la Finlande, dont la part des ENR dans le mix énergétique est aujourd’hui particulièrement importante. D’autres pays tels que le Danemark, l’Espagne, l’Allemagne ou encore le Portugal misent quant à eux sur le potentiel que représente l’Océan dans la production d’énergies marines renouvelables (EMR).
Sobriété, décarbonation, démocratie et égalité : les maîtres-mots de la transition énergétique.
L’Océan tient un rôle crucial dans la régulation du climat. Malheureusement il est aujourd’hui considérablement impacté par le réchauffement climatique. Il est donc plus que nécessaire de diminuer les émissions de GES afin de le protéger et de maintenir ses fonctionnalités régulatrices. Même s’il faut, pour cela, s’engager plus fermement dans une transition énergétique impliquant des impacts locaux à courts termes.
Parfaitement conscients des enjeux que représente une accélération de la transition énergétique et des impacts potentielles de celle-ci sur l’Océan, nous encourageons avant tout :
1 – La sobriété énergétique.
Nous sommes convaincus qu’il est nécessaire, dès aujourd’hui, de diminuer notre consommation d’énergie et de tendre vers une société sobre afin de sortir le plus rapidement des énergies fossiles (pétrole, gaz etc.).
Nous nous positionnons donc, en premier lieu, en faveur de la sobriété énergétique.
Quelle qu’elle soit, toute production d’énergie a un impact sur l’environnement.
La meilleure énergie est donc celle que l’on ne produit pas !
2 – La décarbonation.
Méfiants envers les projets de compensation, servant de prétextes afin de continuer à émettre des GES et à polluer, nous prônons une décarbonation de notre société et de nos usages.
Directement liée à la notion de sobriété énergétique, la décarbonation fait référence à l’ensemble des mesures mise en œuvre pour réduire les émissions de GES.
3 – La démocratie et l’égalité.
Nous sommes convaincus que la transition énergétique et la réduction des émissions de GES ne pourra se faire sans opérer une réorganisation, à la fois populaire et égalitaire, de nos modèles économiques et de nos modes de vie.
Pour ce faire nous pensons qu’il est indispensable d’accorder une place particulièrement importante à la concertation et au dialogue. Ceux-ci doivent concerner les différentes parties prenantes des territoires dans le but de faire évoluer les comportements et les habitudes de manière collective.
La nécessité d’un développement strictement encadré des ENR
Le développement des énergies bas carbone, et notamment l’électricité, est aujourd’hui une priorité. Les technologies de production d’énergie décarbonée doivent venir remplacer l’utilisation des énergies fossiles et non s’y ajouter.
Pour cette raison, nous estimons que la priorité doit être axée sur les énergies renouvelables, y compris les EMR, vers lesquels les financements du secteur de l’énergie doivent aller.
Si nous encourageons le développement des ENR dans le cadre de la transition énergétique, nous restons cependant vigilants sur le fait que ces projets doivent être :
– des projets de territoire. C’est-à-dire qu’ils doivent donner lieu, et ce tout au long du projet, à une concertation et une participation citoyenne (parties prenantes ET usagers du territoire),
– définis en cohérence avec les planifications spatiales et/ou les documents d’urbanismes, en adéquation avec les potentialités du territoire et en substitution à des productions d’énergie carbonée déjà existantes,
– respectueux de l’environnement. Il est incontournable de mener en amont des études et des évaluations environnementales et de prendre des mesures drastiques d’évitement et de réduction des impacts. Une vigilance particulière doit être observée pour les projets situés à proximité ou même à l’intérieur des zones protégées afin que les objectifs de conservation soient respectés. Les zones sous protection haute ou intégrale doivent quant à elles être absolument exclues des projets de développement d’ENR.
Les stratégies de l’UE pour développer les ENR misent beaucoup sur le potentiel que représente l’Océan et sur les énergies marines renouvelables (EMR) en vue d’atteindre les objectifs fixés en termes de mix énergétique. Celles-ci seront, d’ici 2050, une composante clé du système énergétique européen, et notamment les éoliennes offshores induisant ainsi la nécessité de rester particulièrement vigilant quant aux multiples impacts engendrés, particulièrement sur la biodiversité marine.
Restez attentifs, nous vous livrons la suite de notre analyse très bientôt …