En juin 2015, le Président de la République française a demandé à Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement et présidente du rassemblement français citoyen CAP21, de travailler à l’écriture d’une Déclaration universelle des Droits de l’Humanité en marge de la COP21. Elle a présenté ce texte le 2 novembre dernier devant les membres du Conseil économique social et environnemental*.
Pourquoi une nouvelle déclaration ?
Après les droits de la personne, nous allons poser les droits de l’humanité. C’est-à-dire le droit pour tous les habitants de la Terre à vivre dans un monde dont le futur n’est pas compromis par l’irresponsabilité du présent. François Hollande Conférence environnementale 2014
Le fait que ce soit une initiative française n’est pas anodine. En tant que pays des droits de l’Homme et pays accueillant la COP 21, il était important pour le Président français de montrer que la France a pris conscience des défis environnementaux à venir et qu’elle est prête à s’engager.
A l’origine de ce texte un constat : celui que « l’extrême gravité de la situation, qui est un sujet de préoccupation pour l’humanité toute entière, impose la reconnaissance de nouveaux principes et de nouveaux droits et devoirs. » Le changement climatique a déjà des conséquences dramatiques pour l’environnement mais aussi et surtout pour les humains.
Que contient-elle ?
Quelques semaines avant la COP21, ce texte nous renvoie à la notion de responsabilité collective. Agir aujourd’hui pour notre avenir et celui des générations à venir. Ne pas fermer les yeux sur une réalité alarmante et qui touche déjà des millions de gens dans le monde. Trouver des solutions maintenant pour s’adapter et atténuer les conséquences du changement climatiques.
Les générations présentes, garantes des ressources, des équilibres écologiques, du patrimoine commun et du patrimoine naturel, culturel, matériel et immatériel, ont le devoir de faire en sorte que ce legs soit préservé et qu’il en soit fait usage avec prudence, responsabilité et équité. Article 12
Cette déclaration comporte 6 droits et 6 devoirs ainsi que les 4 grands principes suivants :
- Solidarité intergénérationnelle
- Dignité de l’Humanité
- Continuité de l’existence de l’Humanité
- Non-discrimination à raison de l’appartenance à une génération
Quelles suites ?
Ce texte n’est en aucun cas contraignant mais il a pour vocation d’être adopté par l’Assemblée des Nations-Unies en 2016. Un premier pas qui certes n’a qu’une valeur symbolique pour le moment mais qui a néanmoins le mérite d’exister (difficile de rejeter totalement cette initiative). Reste à savoir quels seront les impacts réels de cette déclaration, si ce travail n’a pas été vain et surtout s’il ne s’agit pas une fois de plus de belles paroles.
Emilie Chavaroche, Rédactrice environnement
*Le Conseil économique social et environnemental est une assemblée constitutionnelle consultative. Par la représentation des principales activités économiques, sociale et environnementales, le CESE favorise la collaboration des différentes catégories socio professionnelles entre elles et assure leur participation à la définition et l’évaluation des politiques publiques.